lundi 5 janvier 2015

Un apéro polar : "La nouvelle dans le polar"


Le polar et Pont-Péan c’est une histoire d’amour née avec le festival Mine de polars. Alors même si le festival change de forme : non plus une programmation sur une dizaine de jours, mais plusieurs rendez-vous durant l'année, l'idylle continue. La médiathèque et l’espace Beausoleil ont toujours à cœur de faire durer cette liaison qui n'a rien de fatale.

Nous commençons donc par vous proposer un Apéro polar 

vendredi 30 janvier à 19 h Espace Beausoleil à Pont-Péan 

sur le thème de "La nouvelle dans le polar."


Quoi de mieux pour partager le polar que d'en parler ensemble, et d'échanger sur le sujet avec six auteurs de nouvelles ?
Marion Chemin, Stéphane Grangier, Olivier Kéraval, Stéphane Le Carre, Jean-Noël Levavasseur et Frédéric Paulin seront les invités de ce premier temps fort pour nous parler de leur expérience d’écriture du polar sous forme de nouvelle.

Nous souhaitons aborder le thème « la Nouvelle dans le polar » car la nouvelle est un genre majeur et difficile. Les erreurs et approximations d’écriture y sont tout de suite visibles. Trouver une chute qui bien souvent nous fait réinterpréter l’histoire ou du moins nous fait voir différemment la situation qui vient de nous être présentée requiert des qualités narratives indéniables. Les auteurs invités partageront-ils ce point de vue ?

La soirée débutera par une table ronde, ensuite vous pourrez vous faire dédicacer les livres des auteurs présents grâce à la Librairie Critic de Rennes. La soirée se terminera par un apéro qui sera l'occasion d'échanger avec les auteurs.

Une soirée pour échanger et partager des points de vue, le tout dans une ambiance décontractée, autour d'un verre.

jeudi 4 septembre 2014


Le festival Mine de Polars en partenariat avec la librairie La Cabane à lire
 organisent le Prix jeunesse Mine de polars.




Le festival Mine de polars souhaite s’adresser à tous les publics. Le comité du festival a donc mis en place un prix littéraire afin d’éveiller les enfants aux mots, aux histoires et à la lecture à travers le genre policier. Lire ou écouter plusieurs livres leur permettra d’affiner leurs goûts pour mieux choisir leurs futures lectures.
Vous êtes enseignant, bibliothécaire, animateur de centre de loisirs ou d'ateliers Péri-éducatif ? Vous souhaitez participer et faire participer votre classe, un groupe d'enfants ?
Vous pouvez nous contacter par mail : minedepolars.pontpean@gmail.com
ou par téléphone : 09 62 16 01 06
Bulletin d'inscription et règlement sont disponibles sur cette page à la suite de la sélection


Le prix littéraire Jeunesse est lancé, voici les deux sélections : 



Sélection Albums jeunesse



« La croccinelle », Mickaël Escoffier, Matthieu Maudet, éditions Frimousse
C’est l’histoire d’une coccinelle à grandes dents, d’une poule shérif et d’un loup qui cherche son dentier…

« La dent », Julien Perrin, Fred.L, édition Alice Jeunesse
Au milieu de la savane africaine, un babouin examine la dent qu'il vient de trouver. "A qui peut-elle appartenir ?", se demande-t-il. Il décide de mener une enquête.

« Les enquêtes de John Doeuf  Objectif plumes », Tristan Pichard, Christophe Boncens, éditions Locus Solus
Le coq s'est fait arracher ses plumes multicolores. Qui a bien pu faire le coup ? Voilà une nouvelle affaire pour le raton-laveur détective. Observe bien, cherche les indices et résous le mystère.

« Gina Sabayon détective », Myrha Verbizh, éditions Ecole des loisirs
Très classe dans son costume noir et soyeux, extrêmement efficace grâce à ses grands yeux et à ses longues antennes, voici Gina Sabayon, une détective qui carbure au thé aux fleurs tout en jonglant avec des gadgets dignes de James Bond.






Sélection Premiers mystères





« Qui veut débarbouiller Picasso ? », Claudine Aubrun, éditions Mini Syros
Grosse frayeur au musée Picasso : Le gobeur d'oursins, l'une des étoiles du peintre si renommé, a failli être dérobée ! Nino, qui avait visité le musée avec son papa la veille, a sa petite idée... Les tableaux de maîtres cachent parfois de drôles de secrets.

« Les patineurs de Saint-Arsène », Didier Dufresne, Caroline Piochon, éditons Auzou
Marianne et Félix sont à l'école Saint-Arsène, à Montréal-Québec : Marianne prend des cours de patinage, et Félix veut devenir joueur de hockey professionnel. Mais leur amitié et leur talent attirent les jalousies, et un jour, Félix est sévèrement puni pour avoir rendu copie blanche à un devoir. Félix nie tout en bloc, il a travaillé, vraiment ! Qui a fait le coup ? Marianne décide d'enquêter pour aider son ami.

« Qui a enlevé Odilon ? » Christine Palluy, Cyrielle
Editions Hatier jeunesse
Le perroquet du directeur du Grand Hôtel n'est plus dans sa cage ! Quand Théo, Inès et Pétronille, les TIP, découvrent cela, ils comprennent qu'Odilon a été volé. Ils partent donc à sa recherche avec Top, leur chat complice et débrouillard.

« Léo et Célestin » Isabelle Wlodarczyk, Thahnh Portal, Editions l’Escamoteur

Léo ne quitte jamais son grand-père Célestin, un vieil inspecteur à la retraite. Quand il fait froid le soir, dans la tanière, Célestin aime raconter ses vieux souvenirs : il les rassemble au fur et à mesure dans un grand livre qu'il garde précieusement. Mais, ce jour-là, un souvenir a disparu. Léo et Célestin, malgré la pluie, vont mener l'enquête dans la forêt épaisse et pleine de surprises...




Contact : Médiathèque municipale de Pont-Péan, Véronique LAROCHE, minedepolars.pontpean@gmail.com - 09.62.16.01.06


Prix littéraire jeunesse Jury enfants



Le festival Mine de polars souhaite s’adresser à tous les publics. Le comité du festival a donc mis en place un prix littéraire afin d’éveiller les enfants aux mots, aux histoires et à la lecture à travers le genre policier. Lire ou écouter plusieurs livres leur permettra d’affiner leurs goûts pour mieux choisir leurs futures lectures.

Règlement

Article 1 - Objet du prix littéraire

A l'occasion du festival Mine de polars, la bibliothèque  de Pont-Péan et la librairie La Cabane à Lire proposent un prix littéraire jeunesse récompensant des ouvrages de langue francophone à caractère policier destinés aux jeunes lecteurs.
Deux catégories de livres sont proposées : Albums jeunesse et Premiers mystères.
Ce prix littéraire s’adresse à des groupes d’enfants. Vous trouverez la liste de ces ouvrages dès le mois de septembre 2014 :
- sur les sites de la commune de Pont-Péan, de la Cabane à Lire et de Mine de polars
- sur les réseaux sociaux de la librairie la Cabane à lire et de Mine de polars


Article 2 - Modalités de participation pour les groupes

Le prix littéraire est ouvert du mardi 2 septembre 2014 au vendredi 10 avril 2015, le cachet de la poste faisant foi.
Il est gratuit et ouvert aux classes des écoles élémentaires, groupes d’ateliers d’activités péri éducative, aux centres de loisirs, aux bibliothèques …
Chaque responsable inscrit son ou ses groupe(s) ; cependant chaque enfant vote individuellement. Une même structure peut inscrire plusieurs groupes.
Le responsable est libre de choisir la sélection de participation :
-          Albums jeunesse et / ou Premiers mystères.
-          Il peut s’il le souhaite participer aux deux sélections.

Le responsable peut découper son groupe sur les deux sélections. Exemple d’une classe à niveaux multiples :
- une partie de la classe participe à la sélection Albums jeunesse,
- l’autre à la sélection Premiers mystères.
Dans ce cas, le responsable remplit un bulletin pour chaque groupe participant.

Pour inscrire votre groupe, il suffit de remplir le bon d’inscription ci-joint ou de le demander à la bibliothèque de Pont-Péan et de le renvoyer par mail ou par courrier.
Coordonnées de la bibliothèque de Pont-Péan :
18 route de Nantes 35131 PONT-PEAN, minedepolars.pontpean@gmail.com.

Une fois inscrit, le responsable du groupe recevra des modèles de documents pour l’aider à organiser le prix littéraire :
-          bulletin de préparation au vote (bulletin qui leur permet à l’aide de smilley et de cœur de noter les livres aimés ou non, il sera un aide-mémoire au moment du vote),
-          bulletin de vote,  
-          fiche de dépouillement et de transmission du vote.
Chaque responsable s’engage à lire les livres aux enfants ou à organiser leur circulation afin que tous les enfants puissent les lire à leur rythme.

Article 3 - Modalités de vote de groupe

Chaque responsable de groupe organise le vote, il s’engage simplement à ce que le vote soit individuel et à bulletin secret. Les résultats sont comptabilisés par le responsable du groupe qui les transmettra à la bibliothèque de Pont-Péan. Cette dernière centralisera les résultats pour calculer le résultat définitif.
Le vote peut-être organisé de façon solennelle avec, listes d’émargement, urne et isoloir.
Il est important d'expliquer aux jurés (lecteurs) que le résultat du vote de leur groupe est partiel, que d'autres groupes de jeunes participent au prix et que le résultat définitif sera proclamé ultérieurement.

Article 4 -Résultats du Prix littéraire

Les résultats du vote et l’annonce des lauréats  seront communiqués vendredi 29 mai 2015  espace Beausoleil à Pont-Péan, lieu du festival Mine de polars. Ils seront aussi communiqués sur les différents réseaux sociaux de Mine de polars, de La Cabane à Lire, de la Bibliothèque et de la commune de Pont-Péan.
Les prix décernés seront :
-          Le prix Mine de polars album
-           Le prix Mine de polars Premiers mystères.










Prix littéraire jeunesse
Festival Mine de polars
Bulletin d’inscription

Structure :
Nom du groupe (classe…) :
Participe au vote :           O Sélection Albums jeunesse                   O Sélection Premiers mystères
Nom et Prénom du responsable du groupe:
Adresse :

Code Postal :                                                                    Ville :                                   
Tél (s) :
Adresse mail :
Je soussigné(e)                                                  déclare participer au Prix littéraire de Mine de polars. Je m’engage à respecter les modalités de participation et de vote.
Je certifie que les renseignements ci-dessus sont exacts.

O L’établissement souhaite recevoir un auteur dans le cadre du festival Mine de polars. Cet auteur ne sera pas nécessairement un auteur de la sélection mais aura toujours un lien avec le genre policier et la jeunesse.  Les frais demandés (déplacement et hébergement) par l’auteur seront à la charge de l’établissement participant. Cependant, si un même auteur se déplace dans plusieurs établissements les frais d’hébergement seront répartis entre les établissements.

Fait à                                                                    le                           


mercredi 9 juillet 2014

2ème Prix du Concours de nouvelles Mine de polars 2014 : 17, rue des Fossés, Cristel Kerdoncuff

 17, rue des Fossés

Lundi
C'était la nuit. Il y eut un bruit sec. Puis un cri. Suivi d'un autre, et encore d'un
autre... Comme un chant de haine. Ils cessèrent d'un coup. Le silence s'installa à
nouveau dans la pénombre...
Elle a marqué un temps d’arrêt, et a tourné la tête vers moi, s’assurant que je
notais tout ce qu’elle disait. Elle prenait un réel plaisir à narrer les événements. Je
me demandais si elle n’avait pas pris part à quelque tragédie ou alors si elle
inventait tout. Cela paraissait tellement irréel. Je m’étais attendue à rencontrer un
témoin crispé, un peu affolé, et au lieu de cela, je me trouvais embarquée dans un
lyrisme pour le moins surprenant.
« Et ce bruit sec, vous ne savez pas ce que c’est ? à quoi cela vous a-t-il fait
penser ? » ai-je demandé.
Elle a pris une grande inspiration, et me regardant droit dans les yeux, a posé
chaque mot l’un derrière l’autre, d’un ton calme mais où sourdait une menace
indicible : « je ne sais pas moi, … j’aurai dit, un coup de fouet ? une trappe qui
s’ouvre sur l’oubli ? …mais c’est vous le policier, enfin je veux dire la policière »
J’ai soupiré, et refermé mon carnet. « Merci madame. Je pense que j’ai tous les
éléments. Je reviendrai vers vous si j’ai d’autres questions. Merci encore pour
votre coopération.»
« Vous êtes sûre que vous ne voulez pas une autre tasse de thé ? »
J’ai décliné l’offre et je suis sortie de l’appartement. La porte s’est refermée sans
un bruit derrière moi. En descendant l’escalier, j’ai pensé à mes collègues, et j’ai
commencé à soupçonner un gentil bizutage.
Dans la rue, la vue d’Arnaud, assis sur le capot de la voiture de service, mine
réjouie, m’a tout de suite confirmé cette pensée un peu tardive. Il s’est à peine
retenu de rire devant ma mine déconfite.
- Alors madame l’enquêtrice, on a pêché du lourd ? s’est-il esclaffé.
- C’est malin, vraiment rien d’autre à faire ? ai-je grommelé en réponse.
- Oh, bah, le prends pas comme ça. Madame Colleu, c’est une fidèle du
commissariat. Elle appelle une fois toutes les deux semaines environ pour
déclarer un nouvel homicide dans son immeuble ! Maintenant tu sais.
- Mais à chaque fois tu viens vérifier ?
- Bien obligé. Bon, quand même, parfois, on se contente juste d’un coup de
fil. Vaut mieux pas que quelqu’un clamse dans son immeuble, on la
croirait pas !
- Et ça t’amuse ?
- Oh, là là, mademoiselle est susceptible, et encore dans ses illusions de
l’école de police.
- Bon, on rentre. Je conduis, file-moi les clés.
Cette histoire m’a énervé toute l’après-midi. J’avais autre chose à faire que perdre
mon temps avec cette affabulatrice. Des vrais crimes m’attendaient. J’étais taillée
pour mener de grandes enquêtes, je le sentais, pas pour résoudre la mort du chat
du voisin.
J’avais besoin de passer mes nerfs sur quelqu’un, valait mieux pas croiser mon
chemin. Je suis rentrée tôt, j’ai dîné d’une pizza surgelée réchauffée au microondes,
beurk, je me suis mise devant un film. Ça ne m’a pas calmé et je suis
ressortie. Deux heures plus tard, j’étais de retour bien détendue pour une bonne
nuit de sommeil.
Mardi
J’étais au bureau depuis une heure à peine quand Arnaud est entré en trombe dans
le bureau.
- Eh, un homicide au 17 rue des Fossés, tu viens ?
Je n’ai même pas levé la tête de mon clavier.
- Ouais, c’est ça, je t’crois tiens ? C’est madame Colleu qu’a appelé, ou
c’est la phase 2 du bizutage ?
- Non, juré, c’est pas une blague cette fois, c’est la concierge qu’a appelé,
complètement paniquée, y a du sang qui coule sous la porte de l’appart.
- Bon OK, j’arrive.
Dix minutes plus tard, nous sommes sur place. Les collègues du commissariat ont
déjà bouclé le périmètre, ce qui a pour effet de provoquer un attroupement. Je me
faufile avec Arnaud à travers tous ces badauds avides de sensationnel.
Nous entrons dans l’immeuble, et grimpons les escaliers. Au niveau du deuxième
étage, devant le palier de madame Colleu, Arnaud n’a pas menti, du sang,
beaucoup de sang a coulé, en partie épongé par l’épais tapis maintenant pourpre.
- Je crois qu’on peut appeler la scientifique, je pense pas qu’il y ait encore
quelqu’un de vivant, sauf si la vieille a saigné le chien du voisin, lâcha
Arnaud d’un ton blasé.
J’enfile un gant en vinyle et délicatement tourne la poignée. En vain. La porte est
fermée à clé.
- Z’avez une clé ? demande Arnaud à la concierge qui nous a suivi à petit
pas de souris.
- Euh oui, dans ma loge, Madame Colleu m’avait confié ses clés. Je reviens.
- Merci, cela nous évitera le serrurier.
Nos regards suivent la silhouette voutée descendre les escaliers aussi vite que sa
frêle stature le lui autorise. Je balaie du regard la cage d’escalier, le vieil ascenseur
qui se terre derrière ses lourdes grilles forgées.
Pas de trace particulière, à part ce tapis plus sombre sur le palier. Rien sur la
porte, ni le chambranle.
La concierge revient, essoufflée, me tend la clé à bout de bras. Je déverrouille et
pousse délicatement la porte, sans entrer encore. Nous voyons un corps allongé
dans l’entrée de l’appartement.
- Ne restez pas là, madame, ça ne va pas être beau à voir.
Mon collègue entre en premier, je le suis, prenant garde de ne pas patauger
dans le sang. Il s’agenouille près du corps sans vie, laisse échapper un juron.
- Il n’y est pas allé de main morte, quelle sauvagerie.
Je jette un coup d’oeil rapide, retiens un haut de coeur. Le visage a été frappé à
maintes reprises avec un objet clairement contondant comme on dit chez nous.
Un véritable carnage.
- Faut être taré quand même, a dit mon collègue, en se relevant. T’as vu des
traces d’effraction ?
- Non, pas pour le moment, mais j’ai trouvé ses clés sur la commode. Bon,
je vais aller chercher des témoins, la scientifique n’va pas tarder à arriver
de toute façon, ils nous en diront plus.
Arnaud acquiesce, il commence à fureter dans l’appartement.
Je retourne voir la concierge qui m’attend sur le palier :
- Vous avez entendu quelque chose cette nuit ?
- Non, mais vous savez, avec mes cachets, je dors bien aussi… Allez voir
Monsieur Chapalain au premier étage, il fait de l’insomnie, il a peut-être
entendu quelque chose…
- OK, merci madame, retournez dans votre loge, je repasserai tout à l’heure.
Je la suis dans l’escalier, m’arrête sur le premier palier et sonne, et sonne encore.
Bruits de pas qui traînent au sol… je m’attends à voir un petit grand-père à
l’audition éventuellement réduite.
Surprise, c’est un homme encore jeune qui ouvre, traits tirés, teint blafard, pas
coiffé depuis quelques semaines peut-être. Encore dans son peignoir élimé à
motifs écossais, et à traîner les pieds dans des mules informes. Il a du être bel
homme, que lui est-il arrivé ?
Il me dévisage :
- C’est pour quoi ?
- Bonjour, Inspecteur Emeri, police judiciaire. Excusez-moi de vous
déranger mais j’aurais quelques questions à vous poser à propos de cette
nuit.
- Ah oui, les cris et tout ça.
- Euh oui.
Je suis plutôt étonnée qu’il ne me demande pas ce qui se passe, il a bien du
remarqué le remue-ménage dans l’immeuble, l’attroupement en bas… J’en oublie
de demander à entrer. En même temps, je n’ai pas l’impression qu’il me va me
laisser découvrir sa grotte.
- J’ai entendu à minuit 03 un premier cri. En fait non, d’abord un bruit sec,
et puis un cri. Et puis encore un autre, et un dernier cri, comme…
- Comme un chant de haine, c’est ça ?
- Oui, c’est ça, c’était vraiment horrible à entendre.
La similarité de sa description avec celle de la veille donnée par Mme Colleu était
troublante.
- Vous sortez souvent de votre appartement ?
- Oh, non.
Il m’explique alors qu’il souffre d’agoraphobie qui l’empêche de quitter les
murs rassurants de son appartement décrépi, il a dû arrêter de travailler, il est
entré en dépression sévère, n’a plus envie de rien.
Il ne prend pas ses médicaments, ils le mettent dans un état second, de fausse
excitation et de somnolence, il n’aime pas. Il reste dans son envie de rien,
emprisonné entre ses 4 murs et dans sa tête. La concierge lui monte le
courrier, et madame Colleu fait pour lui quelques courses, petite routine
tranquillisante.
L’avait-il vu hier ? Oui, bien sûr comme tous les jours. Elle lui avait raconté la
visite de la policière. Il savait qu’elle appelait la police chaque semaine avec
chaque semaine une description différente d’un événement qui se serait
produit dans l’immeuble, des cris, des bruits, des coups, des râles, …
- Ce qui est amusant, je ne sais pas si c’est le terme, c’est qu’hier, elle me
racontait qu’elle avait entendu un coup sec et trois cris, et j’ai vraiment
entendu la même chose cette nuit, j’ai eu l’impression de vivre sa
description.
J’ai levé vers lui un regard mi-sceptique et mi-consterné.
- Et vous n’avez pas appelé la police,
- Oh non ! je n’aurai pas osé.
J’ai encore posé quelques questions, toujours sur le pas de la porte, je crois
qu’il avait aussi la phobie que quelqu’un foule le parquet de son cocon
protecteur.
- Eh vous avez vu quelque chose de suspect ? j’ai demandé sans grande
conviction.
- Oui ! j’ai regardé par la fenêtre en bas, et j’ai vu quelqu’un entrer dans
l’immeuble cinq minutes avant les cris, et en ressortir, hum environ douze
minutes après.
- Quelle précision !
C’est vrai que depuis le début de notre entretien, je le voyais regarder sa montre
toutes les deux minutes environ ; J’ai d’abord pensé qu’il attendait une visite ou
un coup de fil, mais non, ça doit plutôt être un TOC qui vient s’ajouter à ses
phobies. Sa vie ne doit pas être facile.
- Et que pouvez-vous me dire de la silhouette ?
- Je ne sais pas trop dire, c’est encore confus dans ma tête.
À ce moment, il m’a dévisagé, détaillé de la tête aux pieds, je me suis sentie
presque déshabillée, mal à l’aise, un éclair s’est allumé dans son regard que je n’ai
pas aimé. Menaçant, lubrique, je n’ai pas bien su, mais très dérangeant.
Gardons notre sang-froid. Le mal de crâne me guette.
- Bon, j’enverrai demain un agent pour recueillir formellement votre
déposition et vous la faire signer ; Essayez de vous souvenir de cette
silhouette, c’est très important.
J’ai pris congé, je suis montée au troisième étage. Les autres interrogatoires n’ont
rien donné, les voisins étaient absents, endormis la veille, et pour certains déjà
partis au travail.
J’ai retrouvé Arnaud qui m’attendait en bas.
- Dis-donc, tu t’es fait un copain toi !
- Hein ?
- Ben ouais, j’ai croisé le gars du 1er, Monsieur 2 de tension
- Monsieur Chapalain ?
- C’est ça, t’as du lui faire une bonne impression !
J’ai regardé mon collègue, un brin étonné. Il m’a expliqué avoir été interpelé par
l’homme qui s’était souvenu de quelques détails sur la silhouette qu’il avait
aperçu : Grande, solide, démarche énergique.
Arnaud a continué l’ai très concentré :
- Qui portait vraisemblablement un jean sombre. Avec un pardessus comme
le tien. Couleur de cheveux, hmmm, à peu près comme toi en fait. A la
lumière du lampadaire, bien sûr. Paraissait très énervé à l’aller, d’un pas
rapide, et plutôt zen à la sortie.
- …
- Il a ajouté tout bas, j’ai du tendre l’oreille, il a ajouté : « Ça aurait pu être
votre collègue, l’Inspectrice… »
Je me suis sentie tendue, c’est quoi ce truc ? Je n’aime pas trop cette histoire de
silhouette un peu trop nettement décrite à mon goût.
Arnaud m’a donné une tape sur l’épaule : allez, laisse-tomber, t’as pas vu sa
pyramide de boîtes de médicaments sur sa table de salle à manger ? Je ne suis pas
sûr qu’il distinguerait sa grand-mère d’un lapin géant.
On est allé se prendre un jus au bistrot d’à côté, histoire de partager nos autres
découvertes.
- T’en penses-quoi alors ?
- Pas de traces de lutte, la porte fermée à clé de l’intérieur… quelqu’un
qu’elle connaissait sans doute, quelqu’un qui avait la clé ou pouvait se la
procurer…
- Et tu crois que c’est de la comédie ce voisin qui a peur de sortir de chez
lui ?
Haussement d’épaules, pas facile à dire, j’ai été complètement convaincue de sa
maladie, jusqu’au moment où s’est allumé quelque chose dans son regard, comme
un intérêt malsain. Faudra faire une enquête approfondie sur son passé, vérifier le
casier. Peut-être un élément qui aurait déclenché sa phobie nous donnera un autre
éclairage sur sa personnalité.
- Et c’est comment déjà la fin du Mystère de la Chambre Jaune ?
Mercredi
Ce matin, je suis à peine installée au bureau avec mon café, et voilà mon coéquipier
qui débarque :
- Eh, un homicide au 17 rue des Fossés, tu viens ?
- Non tu rigoles ?
- Non, tu sais le gars qu’on a interrogé, le dépressif, ben il est passé par la
fenêtre !
- Quelqu’un qui l’aurait poussé ?
- Ou un suicide. Va-t-en savoir avec ce type d’individu…
- J’arrive.
J’ai étiré mes muscles endoloris, bu mon café, et me suis levée ; en route, et
surtout, ne pas oublier de remettre les clés de Monsieur Chapalain à l’intérieur de
son appartement, comme pour Madame Colleu…

lundi 30 juin 2014

1er Prix du Concours de nouvelles Mine de polars 2014 : Tragique virée de Geoffrey Bulan


Tragique virée.

"C'était la nuit. Il y eut un bruit sec. Puis un cri. Suivi d'un autre, et encore d'un autre…. Comme un chant de haine. Ils cessèrent d'un coup. Le silence s'installa à nouveau dans la pénombre..."
J’ouvrais un oeil. La lumière du plafonnier m’aveuglait. J'avais froid. Le hayon, ouvert, laissait pénétrer un vent glacial. J'avais une espèce de fumée devant les yeux et un mal de crâne terrible. Je tentais de me redresser de la banquette sur laquelle je gisais. En m'agrippant au fauteuil du passager avant, je voyais les feux de la voiture qui éclairaient mes trois amis. Décidément, j'étais vraiment trop mal, je me remettais au fond du fauteuil et repartais dans un brouillard profond. Je sentais un liquide chaud sortir de ma bouche et tremper le haut de ma chemise. Je crois que je vomissais.
Les deux jours qui passèrent furent difficiles. J'alternais vomissements et sommeil. Mes idées revenaient en place et je me revoyais partir en boite avec Manu, Benoît et Bertrand, mes vieux amis que je n'avais pas revus depuis plus de dix ans. Nous nous étions rencontrés par hasard, une semaine avant, un soir de concert puis nous avions convenu, le temps d'une soirée, de revivre les quatre cents coups de jadis. Qu'avions nous fait ? Je réfléchissais. Oui ! Nous avions beaucoup bu dans la boite. Et après ? Mes souvenirs disparaissaient. Cependant deux flashs revenaient : celui de la lumière du plafonnier, puis celui du réveil dans mon lit. Qui m'y avait déposé ? Qui m'avait déshabillé ? Comment s'était finie notre soirée ? Autant de questions auxquelles je ne trouvais de réponse. Je gisais encore sur mon lit lorsque le téléphone sonna. J'arrivais à décrocher. J'avais l'impression que mon cerveau cognait sur les parois de mon crâne trop étroit.
-Bah alors, ça fait plusieurs fois que j’essaie de t’avoir !
À l’autre bout du téléphone, la voix de mon père résonnait.
-Salut Papa, qu’est-ce tu veux ?
-C’est ta mère ! Elle a disparu depuis deux jours.
-Comment ça, disparu ? Tu t'es encore engueulé avec elle ?
-Oui, Mais là, je suis inquiet. Tu connais ta mère, d’habitude elle revient au bout d'une journée ! Qu'est-ce tu crois que je devrais faire ?
-Appelle les flics, j’arrive !
Je descendais dans la rue. Merde ma voiture ! Ou était-elle ? Pas le temps de chercher. Je choppai un taxi.
J’arrivais chez mes parents. Ils habitaient une vieille maison de campagne au milieu des champs. Mon père n’avait pas appelé les flics et m'expliqua que ma mère était partie à pied dans la nuit avec sa valise. Il fallait maintenant le déposer à la gendarmerie. Mon père était inquiet, tourmenté, lui qui d'habitude gérait bien ce genre de conflit.
La déposition faite, nous rentrâmes, espérant que ma mère fût revenue. Mais, hélas, non ! J'étais décidé à passer le restant de la journée dans la maison familiale. La nuit s'installa et j'en fis autant. En fin de soirée, je tentais d'appeler Manu, qui ne me répondait pas plus que Benoît et Bertrand. Mes trois acolytes étaient aux abonnés absents. La nuit passa tant bien que mal, en essayant de me souvenir de ce que j'avais bien pu faire pendant cette nuit de java.
Au petit matin, je descendais de la chambre dans laquelle j’avais survécu la nuit durant, tant elle avait été agitée et nauséeuse. Des gendarmes étaient assis dans le salon et posaient des questions à mon père. Il répondait et demandait s’ils avaient des pistes. Il manifestait la plus grande inquiétude. Les bleus me posèrent à mon tour des questions et je dus leur fournir mon alibi qu'ils vérifieraient plus tard auprès de mes trois amis. Les gendarmes partirent et nous restâmes à regarder par la fenêtre guettant le portail d'entrée, dans l'espoir de voir ma mère franchir le seuil.
-Bon, je crois qu’il n’y a plus qu’à attendre. Je dois te laisser, demain, je reprends le travail, les vacances sont terminées. Mais, tu m’appelles dès que tu as du nouveau.
Je laissai mon père et regagnai, en taxi, soucieux, mon domicile. En arrivant, je tentai à nouveau d’appeler mes trois amis. Ils ne décrochèrent pas ! Mes trois amis étaient comme moi : des célibataires endurcis. D’ailleurs, je n'avais pas d'autres
moyens pour les joindre, car je ne savais pas où ils habitaient. Je tentais de me souvenir d’éléments sur cette soirée d'amnésie, puisque je ne pouvais pas compter sur mes amis pour me rafraîchir la mémoire. Mais en vain.
Je repris mon travail au petit matin. La nuit n'avait pas été bonne, mais je retrouvais mes petites têtes blondes et brunes de l'école élémentaire où j'enseignais. C'est à la pause de dix heures que je fus surpris de voir débarquer les gendarmes dans la salle des enseignants. Je prenais un café avec mes collègues quand ceux-ci arrivèrent en me demandant de les suivre. Je dus confier ma classe à une de mes collègues, et tandis que je voulais en savoir un peu plus sur les raisons de cette convocation soudaine qui ne présageait rien de bon, les bleus gardèrent le silence. En arrivant à la gendarmerie, je fus conduit dans une petite salle. Une table, trois chaises et un miroir mural ornaient la pièce. Je fus convié à m'asseoir du côté de la table où il n'y avait qu'un seule chaise. Le gendarme m'indiqua que les enquêteurs arrivaient et me laissa seul dans la pièce. Je m'interrogeais fortement. La porte s'ouvrit à nouveau sur deux personnes de corpulence moyenne en uniforme bleu. Je me levai de ma chaise machinalement et l'un d'eux mit sa main sur mon épaule en contournant la table afin que je m'assois à nouveau.
-Bonjour, nous enquêtons sur la disparition de vos trois amis…
-Mes trois amis ? Mais c’est ma mère qui a disparu ! Rétorquai-je
-Oui ! Mais nous, c’est sur vos trois amis que nous enquêtons. Leurs parents nous ont dit que la dernière fois qu’ils les avaient vus, c'était quelques heures avant que vous partiez en soirée. Pouvez-vous nous éclairer sur cette partie du samedi soir ?
J’étais inquiet d’un coup. Je ne comprenais pas bien.
-Mais, ma mère ! Avez-vous des nouvelles de ma mère ?
-Non, Monsieur, je vous le répète, ce sont nos collègues qui enquêtent sur la disparition de votre mère. Nous, nous enquêtons sur celle de vos trois amis. Alors s’il vous plaît, racontez-nous cette nuit du samedi.
Je me mis à table, comme ils disent dans leur jargon et je leur expliquai notre virée. Du moins ce que je me rappelais.
-Ainsi, vous ne vous rappelez plus ce que vous avez fait entre le moment où vous
êtes sorti de la boite et le moment où vous vous êtes réveillé chez vous ! C’est bien ça ?
-Absolument, Monsieur l’agent !
Je sentais la panique s’emparer de moi. Le fait d’être cuisiné de la sorte m'aurait fait avouer n'importe quel crime pour lequel j'étais innocent.
-Nous allons vous placer en garde à vue à partir de maintenant pour vérifier vos dires.
Les deux gendarmes se levèrent, appelèrent un troisième qui me demanda d’enlever ma ceinture, mes lacets, mes bijoux et me conduisit dans un petit box équipé seulement d’une tablette sur laquelle je pouvais m’asseoir et attendre mon sort. Je fermais les yeux et repensais à la soirée. Il fallait me souvenir rapidement. Alors je m’entraînais à répondre aux questions des enquêteurs. Dans ma tête, je faisais ce petit exercice qui consistait à reprendre les questions précédemment posées et de répondre de façon optimale afin de me disculper. Cet exercice fait, je repensai à la lumière du plafonnier. Mais ? c’était ma voiture au fait ! C'est vrai ! Nous avions pris ma voiture pour débouler ! L'un de mes amis devait avoir conservé ma voiture puisqu'il m'avait déposé chez moi. Il lui fallait bien un moyen de locomotion après. Puis d'un coup, des abysses de ma mémoire, j'entendis des cris. Je revis la lumière du plafonnier, je ressentis le froid dans mon cou. Oui ! C'était ça ! Le hayon ! Le hayon était ouvert ! Et je distinguai des cris, des cris de haine ! Je mis ma tête entre mes mains et creusais plus encore. Qu’avais-je vu encore ? Des feux ! Oui, j'avais vu les feux de la voiture éclairer mes trois amis dans le champ. J’étais donc seul dans la voiture. Mais que faisaient-ils ?
Cela faisait bien deux bonnes heures que j’arpentais ma cellule, à la recherche de souvenirs, quand un gendarme ouvrit ma cage et me guida vers la salle d’interrogatoire. Cette fois, les deux enquêteurs étaient déjà installés à table et sur celle-ci, une pile de dossiers se dressait. Je m’assis.
-Monsieur Duvlard, je vous repose la question : Où sont vos trois amis ?
-Mais ? Je ne sais pas ! Je sais juste qu’il y en a un qui doit avoir ma voiture, car il a dû la garder après m’avoir ramené chez moi. Euh ! Je sais qu’on s’est arrêté en
revenant.
Et je leurs racontais l’histoire des cris…
-Votre voiture, c’est bien un break de marque Peugeot, type 206, de couleur grise ?
-Oui ! Absolument !
J’avais enfin l’impression que l’enquêteur prenait conscience de ma sincérité.
Il sortit plusieurs clichés d’une pochette et me les tendit.
-Est-ce votre voiture sur ces photos ?
Je pris les photos et les regardai. Effectivement, c’était bien ma voiture, les plaques de police l'indiquaient. C'étaient d'ailleurs les seules informations que l'on pouvait avoir de mon véhicule, car il avait brûlé. J'étais terrifié.
-Où sont alors vos trois amis ? aboya l’enquêteur.
Je lui répondis que je n’en savais rien. C’est à ce moment qu'il sortit un autre cliché qu'il me tendit. C'était une photo du coffre ouvert. A l'intérieur, on distinguait plusieurs corps calcinés. Je jetai la photo sur la table, horrifié et déconcerté.
-Je vous le répète ! Avez-vous tué vos trois amis ?
-Mais, Non ! jamais !
-Monsieur Duvlard, nous avons retracé votre soirée. En sortant de la boite de nuit, vous conduisiez. Plusieurs témoins vous ont vu au volant de la voiture. Pour rentrer, vous passiez à proximité de chez vos parents. C’est d'ailleurs sur cette route que vous avez percuté votre mère. Vous êtes allé chercher une pelle dans le jardin de votre père. Nous avons retrouvé l'emplacement où vous avez enterré son corps dans le champ en contre bas, les traces de pneus concordent. Ensuite, vous vous êtes disputé avec vos amis et vous les avez tués dans la forêt plus bas, puis vous avez mis le feu à la voiture et maintenant vous prétextez avoir trop bu et ne plus vous souvenir.
J’étais sonné.
-Comment ça ma mère, mes amis ?! Ma mère est morte alors ! Mais je les aurai tués comment ? sanglotai-je.
-Votre père vient d’identifier l’arme que nous avons retrouvé dans votre coffre. Il
est formel, c’est le revolver qu'il vous avait offert pour vos 18 ans. Un revolver plaqué en argent avec vos initiales dessus.
Quatre murs, une table, deux chaises. Je me souviendrais toujours de la première visite de mon père après ce jugement rapide et sans détour : PERPÉTUITÉ !
« Écoute, fiston, je vais te raconter... Ce soir là, je me suis battu avec ta mère. . Elle venait de partir quand ta voiture est passée très vite sur la route qui longe la maison. Puis j'ai entendu un crissement de pneu, un choc et plus rien. Je suis sorti de la maison et, dans la pénombre, j'ai vu quelqu'un prendre une pelle dans le jardin, un autre ramasser ta mère et la mettre dans le coffre puis repartir. Ils se sont arrêtés dans le champ en contre bas. Le temps que je sorte ton revolver du coffre fort et que j'arrive sur place, tes trois amis finissaient de tuer ta mère à tour de rôle à grands coups de pelle. Leurs rires ressemblaient à un chant de haine et toi, mon pauvre con, tu cuvais sur le siège arrière. Tu sais, ce sont tes potes qui ont creusé le trou pour ta mère puis, après, je les ai butés, chargés dans le coffre et J't'ai rapporté chez toi. Au petit matin, j' ai brûlé ta voiture et ses fils de salaud dans la forêt. »
Il y eut un bruit sec, celui d’un coup de poing sur la table. Les yeux injectés de sang, il se leva.
-Adieu mon fils !
Puis il y eut un cri. Suivi d'un autre, et encore d'un autre…. Comme un chant de haine. Mais c'était dans mon coeur.